Accueil » Ecoles de sabreSingle page

Ecoles de sabre

Du 10e siècle (époque de Amakuni) au 11e siècle (1876 : Haitorei), on vit naître plus de 2000 écoles de combat au sabre (Kenjutsu) originales dans leurs principes et leurs théories et plus de 400 écoles différentes enseignant l’art de dégainer le sabre en coupant (Iaïjustsu).
A première vue, ces chiffres peuvent paraître exagérés, mais il faut se souvenir que de nombreuses écoles n’avaient qu’une durée limitée et que beaucoup d’autres n’étaient que les ramifications d’une branche maîtresse. A cette époque, toute méthode qui ne s’avérait pas efficace au combat était rapidement abandonnée. Il existait ainsi plusieurs traditions d’enseignement du sabre :

LA TRADITION SHINTO RYU
Le fondateur de la tradition Shinto Ryu fut Iizasa Choisai Ienao (1387-1488). Son école fut appelée Tenshi Shoden Katori Shinto Ryu.
LA TRADITION CHUJO RYU
Le fondateur de la tradition Chujo Ryu fut Chujo Nagahide. On ignore les dates exactes de sa naissance et de sa mort. On s’accorde cependant à penser que son école fut fondée entre 1390 et 1430.
LA TRADITION KAGE RYU
Le fondateur de la tradition Kage Ryu fut Aizu Hyuga no Kami Iko (1452-1538).

Chacune de ces écoles donna naissance à différents styles. En dehors de ces traditions, d’autres écoles avaient leur propre caractère :

– L’une des plus importantes fut le Niten-lchi Ryu de Miyamoto Mushashi (1584-1645). Son livre « Gorin no Sho » (le Traité des cinq roues) est d’une lecture fort instructive pour les pratiquants d’un art martial, bien qu’on soit aujourd’hui moins sûr que M. Musashi soit le véritable auteur de l’œuvre.
– Autre école, influencées par l’école Katori Shinto, fut le Jigen Ryu, fondée par Togo Shigekura (1561-1643) ; son école connut un regain de popularité à la fin de l’époque Tokugawa, lors de la rébellion Satsuma. Sous la direction de Saigo Takamori, en 1877, 40 000 Samouraïs rebelles, armés de sabres, firent face à 65 000 soldats gouvernementaux, armes de fusils. Saigo mourut au combat mais les pertes furent égales de part et d’autre (6 000 morts et 10 000 blessés).
– Une école d’un certain intérêt, puisqu’elle est le principal sujet d’étude des membres de la F.E.I., celle de Hayashizaki Jinsuke Shigenobu : Muso Shinden, datant du début de la période Edo. Cette école connut rapidement un vif succès, exerça une grande influence sur les samouraïs et fut prépondérante pour la fondation de nombreuses autres écoles de Iaï au Japon.

Le fondateur de ce que l’on appelle aujourd’hui Muso Shinden Ryu s’appelait Hojo Jinsuke Shigenobu ou encore Hayashizaki Jinsuke Shigenobu. Sous son influence de nombreuses écoles de Iaï prirent naissance.
Après sa mort, la tradition du Shin Muso Hayashizaki Ryu fut perpétuée par Tamiya Taira-no Hyoe Narimasa, 2e Soke (héritier de l’école) qui, dit-on, fut le professeur de Tokugawa Ieyasu, Hidetada et Iemitsu. Ce fait contribua très certainement à la popularité de ce style.
Le 7e Soke fut Hasegawa Chikara-no-Suke Hidenobu (Eishin). Il étudia Hayashizaki Ryu sous la direction de NobuSada, à Edo, durant la période Kyoho (1716-1735) et fut très réputé pour sa maîtrise dans l’art du sabre. Il fit évoluer de nombreuses techniques et mit au point, dit-on, l’art de dégainer une arme dont le tranchant est tourné vers le haut. De retour dans sa province, il donna à son style le nom de Muso Jikiden Eishin Ryu. Il s’y est conservé jusqu’à nos jours.
Le 9e Soke, Hayashi Rokudayu Narimasa, était le vassal de Yamanouchi Toyamasa, 4e Hanshu, gouverneur de province. Il étudia, durant son séjour à Edo, le Eishin Ryu sous la direction de Arai Seitatsu, 8e Soke et suivit simultanément l’école Shinkage Ryu sous la direction de Omori Rokuro Saemon Masamitsu. Ce dernier avait mis au point une méthode de Iaï se pratiquant dans la position seiza (assis). Il l’enseigna à Hayashi Morimasa qui, plus tard, l’intégra dans le Muso Jikiden Eishin Ryu. C’est ce que nous appelons aujourd’hui Shoden Omori Ryu.
Après l’enseignement du 11e Soke, un schisme se développa, qui donna naissance à deux branches : Shimomura-ha et Tanimura-ha. Le 10e Soke du Shimomura-ha fut Nakayama Hakudo Sensei. Il étudia Muso Jikiden Eishin Ryu, dans la province de Tosa, sous la direction de Hosokawa Yoshimasa, 15e Soke (Shimomura-ha) et sous celle de Morimoto Tokumi, 17e Soke (Tanimura-ha). En 1933, il donna à son enseignement le nom de Muso Shinden Ryu Batto-Jutsu, école dont la popularité ne fit que croître grâce à ses efforts perpétuels et au travail de ses disciples.

L’école Muso Shinden est divisée en trois séries progressives totalisant 43 kata.

D’après le livre de Malcolm T. Shewan, « Iai, l’art du sabre japonais », © éd. F.E.I. Cannes 1983

Les écoles que nous pratiquons

Muso Shinden Ryu

Muso Shinden Ryu est une école japonaise de sabre dont les techniques ont été codifiées par Nakayama Hakudo dans les années 1930. Comme toute école de sabre, elle se caractérise par un style propre et un corpus de katas. Cette école est l’héritière de koryū (écoles traditionnelles anciennes) dont elle fait vivre la tradition.
Muso Shinden Ryu est, avec l’école Muso Jikiden Eishin Ryu, l’une des deux écoles de iaïdo les plus pratiquées au Japon. Ces deux écoles sont d’ailleurs relativement proches, à la fois par leur origine et des kata communs.

L’école Muso Shinden Ryu  comporte 3 séries de kata :
Shoden (sho : commencement, den : initiation). Shoden comporte 12 katas. Tous les katas, à l’exception d’un seul, commence en position seiza (assise), ce qui stabilise le pratiquant et met l’accent sur la forme plutôt que sur la vitesse… au moins dans un premier temps.
Chuden (enseignement de niveau moyen). Série de 10 katas pour la recherche de l’élégance. Ces katas proviennent du style Hasegawa Eishin-ryū. Dans cette série, l’adversaire se trouve très proche, il faut donc dégager l’espace nécessaire à la coupe.
Okuden (enseignement avancé ou secret), cette série est probablement la plus ancienne et comporte deux groupes de katas: suwari-waza (technique assise) et tachi-waza (technique debout). Okuden vise l’efficacité et le combat.

Enfin, outre ces trois séries de katas, il convient de noter qu’il existe également des techniques impliquant plusieurs pratiquants, appelées Kumitachi, qui correspondent à la partie kenjutsu de l’enseignement. Ces techniques ne sont que très rarement pratiquées.

Plus d’infos ici :
http://daikyokan-dojo.fr/iaido/historique-du-muso-shinden-ryu-iaido/
http://fei-iai.ch/enseignement/technique/glossaire/


Aïki Toho Iaï

Shoji Nishio était un grand expert du monde des arts martiaux, il excellait non seulement en aïkido, mais aussi en iaïdo, discipline dans laquelle il avait été autorisé par la fédération japonaise de Iaïdo à créer son style : l’Aïki Toho Iaï. Il était 8ème Dan en Aïkido, 8ème Dan en Iaïdo, 7ème Dan en Karaté et 5ème Dan en Judo. Il enseignait au Hombu Dojo Aïkikai de Tokyo du vivant du fondateur. Il nous a quittés en 2005.
Sa qualité d’expert en iaïdo a très fortement influencé toute sa pratique. Pour lui il était impossible de comprendre l’aïkido sans la pratique intensive des armes : ken et jo et surtout la forme la plus noble, la pratique avec un vrai sabre : le Iaïdo Toho.
La dénomination « Aïki Toho » veut dire « mise en œuvre du principe Aïki avec le sabre ».
Il a développé 25 à 30 katas de sabre différents qu’il enseignait régulièrement durant ses stages d’aïkido. Chaque kata est relié à un mouvement d’aïkido et le reproduit avec parfois une similarité étonnante.

Les formes détaillées de ses katas évoluaient cependant sans cesse. C’est vers le printemps 2001 lors du dernier stage qu’il a dirigé en Europe (au Danemark) qu’il a laissé une forme stable à son Aïki Toho Iaï.
Cette version définitive se résume en 15 katas. Chaque kata correspond à des situations précises de combat contre un ou plusieurs adversaires. Les scénarios assurent une correspondance quasi parfaite avec des mouvements classiques d’aïkido.
Vous pouvez retrouver les vidéos des 15 katas sur la page du club de Jean-Michel Bovio.

Source : https://aikido-paul-muller.com/nishio-sensei-124


Iawaseru

Philippe Cocconi a créé une série de 7 à 8 katas d’iaïdo, qui l’a appelé : « Iawaseru ».
C’est une expression japonaise qui utilise le kanji de « iaï » et dont la traduction donne l’idée d’une « rencontre fortuite ».
La première idée était de donner un coté attrayant à la pratique du Iaï et permettre de convaincre les indécis (aïkidokas et autres) avec des katas simples, vivants et attractifs.
Une fois que le pratiquant adhère, il s’amuse un peu mais il apprendra rapidement que les principes du Iaï classique sont cachés dans chaque forme… La forme fait travailler le principe sans que l’on ait à le chercher en « tordant » les katas. Et au cas où le pratiquant s’épanouit dans cette pratique, il s’intéressera de lui-même, et assez rapidement, aux autres écoles.