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Historique

Le sabre n’est peut-être pas l’arme la plus ancienne du Japon mais elle était la plus raffinée. Durant plusieurs siècles, il occupa une place prépondérante dans l’entraînement du Bushi. La forge et le travail du métal étaient familiers aux Japonais deux siècles au moins avant l’ère chrétienne. Des sabres en fer ont été découverts dans des cryptes en pierre et des dolmens datant de la période Kofun-Bunka (400 avant J.-C. à 700 après J.-C.) et témoignent de l’avancement technique et artistique de la culture japonaise à cette époque.

La plupart des historiens s’accordent cependant pour dater du début du 8e siècle la forme et le style (appelé Nippon-To) de la lame. Une légende rapporte que cette évolution du sabre est due au travail d’un forgeron du nom d’Amakuni de la province de Yamato.

Le Nippon-to était appelé l’âme du Bushi, car il en était le symbole même. Le Bushi ne se séparait jamais de son sabre, il vivait et mourait par lui. Le sabre reliait intimement son être tout entier à la question de vie et de mort ce qui l’obligeait à transcender la conception classique de la vie et de la mort. Cette lutte intérieure entraînait un changement d’attitude mentale appelé « Seishi O Choetsu » et donnait au sabre un double but : trancher toute opposition extérieure et, intérieurement, trancher l’ego du Bushi ce qui permettait l’éveil spirituel. Le sabre en est arrivé à symboliser un certain nombre de qualités morales: loyauté, sacrifice de soi, sens de l’honneur, sincérité, justice et courage.

La forge du sabre évolua parallèlement aux différentes manières de l’utiliser, le Nippon-to devint une des plus belles créations japonaises qui, liée à un art de combattre hautement élaboré, combinait beauté et utilité. La technique du sabre se divisait en deux parties essentielles: le Kenjutsu et le Iaïjustsu. C’est à travers l’étude de ces deux pratiques qu’on peut comprendre le mieux l’esprit des arts martiaux.

D’après le livre de Malcolm T. Shewan, « Iai, l’art du sabre japonais », © éd. F.E.I. Cannes 1983